VSV en connaissance de cause(s)

Depuis la mi-décembre 2024, 300 migrants sans toit du collectif des Jeunes du parc de Belleville occupent la Gaité Lyrique, célèbre lieu culturel parisien. Un certain nombre d’entre eux sont des mineurs. Se renvoyant la balle, la Ville de Paris et l’État refusent de leur proposer toute solution et misent sur le pourrissement de la situation. Lundi 20 janvier, Donald Trump signait des décrets ahurissants contre les migrations et montait d’un cran dans son hystérie anti-étrangers. En France, quelques jours plus tard, le ministre de l’Intérieur, pas en reste, durcissait les règles de régularisation des sans-papiers. En flirtant avec les idées d’extrême droite, Bruno Retailleau va briser nombre de destinées déjà en sursis. Ces trois exemples récents le montrent : l’exilé est le point de focalisation des politiques déliquescentes. C’est lui que l’on désigne, que l’on conspue et que l’on bloque quand on cherche un bouc émissaire pour nourrir un prétendu malaise identitaire qui plomberait le monde. La précarité des migrants, qui représentent l’inconnu, l’aventure, le mystère des vies nomades, arrange en fait beaucoup du monde. Plus on méconnait celui que l’on se choisit comme ennemi, plus on peut l’affubler de toutes les tares, de tous les oripeaux. Pratique, pour rassembler un électorat. Nous, aux Voisins solidaires de Versailles, nous savons que d’autres politiques sont possibles. Celles et ceux que nous côtoyons depuis plus de huit ne nous ont jamais démenti dans notre engagement. Nous nous faisons, en toute connaissance de cause(s), les défenseurs d’autres mentalités, d’autres approches. Pour nos quatre pôles d’activités, 2024 fut une année bien remplie. Nous sommes prêts pour 2025, et nous ne nous arrêterons pas en chemin, même si le paysage change en cours de route.


L’hébergement, en urgence maximale
D’année en année, les tendances se confirment et jamais les courbes ne s’inversent : la précarité augmente de façon continue. Jamais notre pôle hébergement d’urgence (HU) n’a recueilli autant de personnes à la rue. Avec 82 enfants, 79 femmes et 19 hommes (les conjoints) pris en charge en 2024, nos tableurs explosent. Un total de 180 nouveaux bénéficiaires… contre 65 en 2019. Face au défi des réfugiés sans abri, les pouvoirs publics manquent toujours de solutions. « Cette situation s’est encore amplifiée en 2024 par l’absence d’ouverture de structures d’accueil hivernales et par la baisse des budgets alloués par l’état français à l’hébergement d’urgence », constate Jacques-Yves Becquart, responsable du pôle. Les services sociaux, le SIAO et le 115 ne semblent plus pouvoir assurer leurs missions dans des conditions décentes et apparaissent vite saturés. De plus en plus sollicités par des associations, paroisses ou organismes, de la Cimade à Rive, en passant par la Croix-Rouge ou Dom’Asile,  les Voisins Solidaires de Versailles ont augmenté leur nombre de nuitées* (5 413 en 2025, dont 2745 en hôtel, soit près de 35 % en plus en un an). HU (où œuvrent aussi Marie-Renée Kobilinsky, Philippe Domergue et Bruno Bonfante) s’appuie aussi sur son très estimable réseau de familles hébergeantes. 23 d’entre elles ont contribué cette année. Bien entendu, VSV encourage toutes les bonnes volontés à nous rejoindre…
*Une famille de trois personnes dans une chambre pour une nuit est comptabilisée trois nuitées.


Sorties culturelles : les bienfaits de l’art
Pour une personne en exil, trouver un toit s’avère une étape cruciale et souvent dramatique. Mais d’autres opportunités peuvent la faire basculer pour quelques heures sur un versant plus lumineux de son parcours. Découvrir la culture et le patrimoine hexagonaux, penser « art » pendant un demi-journée, c’est ce que propose notre pôle Sorties culturelles à des bénéficiaires issus de plusieurs structures (Caritas, la Croix-Rouge, Infosoins et notre nouveau partenaire Alteralia). En 2024, Catherine Foucaud-Scheunemann et Catherine Ribout ont accompagné 308 personnes au château de Versailles, au Louvre, à Orsay, au quai Branly ou au musée Rodin… Une « carte de visites » prestigieuse qui s’est étoffée lors de 36 sorties ou ateliers, soit une moyenne très appréciable de trois par mois. Deux initiatives ont particulièrement marqué les esprits : en juin, un grand pique-nique dans les jardins du Château de Versailles avec la découverte des Grandes Eaux musicales ; en novembre, une visite guidée des chefs-d’œuvre du Louvre. Deux moments de grand partage pour, à chaque fois, plus de 40 personnes.. Plus que jamais, nous sommes persuadés que, elles aussi, ont droit à un accès au meilleur de notre pays. 


Des cours majuscules
Autre étape décisive pour les demandeurs d’asile et les réfugiés, l’apprentissage de la langue. Depuis leur apparition en 2016, les Voisins Solidaires de Versailles apportent leur aide avec des cours de français circonstanciés et toujours bienveillants. Grâce à Lucie Amboise, les leçons se sont poursuivies tout au long de 2024, à raison d’une fois par semaine, dans les locaux  de la Croix-Rouge de Trappes. Une belle régularité qui s’est répercutée chez un certain nombre de bénéficiaires, toujours au rendez-vous. « Ils ont su créer des liens entre eux, du coup les cours sont très agréables, raconte Lucie. J’arrive à augmenter progressivement la complexité des contenus, ce qui est très bon signe pour eux. Ils sont très en demande, donc je leur donne souvent des “devoirs” à faire à la maison. Quand ils me font part d’un besoin spécifique, j’adapte mon contenu pour répondre à leurs attentes.» Quelle meilleure pédagogie que celle qui se fonde sur l’échange ?


Le Phénix se dédouble
Pour le Phénix, comme une balle au fond des filets, tout roule. Les joueurs (une vingtaine en moyenne) se retrouvent toujours chaque week-end sur le terrain du quartier versaillais de Jussieu : en 2024, absolument tous les dimanches furent cochés sur le calendrier, quelle qu’en soit la météo. Il a même fallu refréner les ardeurs de certains lorsque des orages ont tonné au-dessus du stade… Pour les joueurs coachés par Pascal Mouneyres (par ailleurs président de VSV), 2024 fut une année plutôt festive. En mars, le Phénix célébrait ses sept ans d’existence et son 300e entrainement avec son fameux concours de tirs au buts, déjà testé pour les 100e et 200e. Au vainqueur : deux places pour un match du PSG au Parc des Princes. En été, le Phénix retrouvait… un Phénix n°2, en fait un nouveau club fondé par certains de nos anciens joueurs, en majorité soudanais et habitant dorénavant du côté de Trappes. Deux matches fratricides mais dans la bonne humeur et le plaisir de se retrouver. Et cet automne, nous nous réjouissions du retour sur les terrains de Salim et Rudy, deux blessés graves en 2023. Nous avons craint pour eux, mais ils sont bien là. En football, rien n’est jamais acquis, rien n’est jamais fini : définitivement un sport de mouvement(s).

Salim et Rudy
En attendant que l’orage passe…

Pour soutenir nos actions, vous pouvez suivre ces liens pour effectuer, sur la plateforme HelloAsso, avec votre carte bancaire :
– un don  ;
– une adhésion.
Vous pouvez également adresser un chèque à l’ordre des Voisins Solidaires de Versailles, Maison des associations et de l’emploi, 2 bis place de Touraine, 78000 Versailles, en indiquant votre adresse et la nature de votre participation (don et/ou adhésion), sans oublier de mentionner votre adresse mail pour nous permettre de vous envoyer un reçu fiscal.


Urgence pour l’hébergement

À l’approche de l’hiver, les demandes d’hébergement de femmes et enfants à la rue explosent dans une proportion bien supérieure aux années précédentes et nos finances sont désormais sous tension. Nous remercions vivement ceux qui ont déjà contribué cette année à nos actions, mais nous sommes encore loin de couvrir nos besoins. Nous risquons de ne pouvoir continuer nos hébergements à l’hôtel au-delà de la mi-janvier. Nous serions alors au regret de remettre ou de laisser les personnes à la rue.

Pourquoi cette situation ? Face à une forte augmentation du nombre de personnes en précarité absolue, les services de l’Etat n’ont pas augmenté leurs capacités d’accueil et sont déjà saturés. Au Département, les coupes budgétaires et les suppressions de postes ont des répercussions sur des associations de plus en plus sollicitées par les services sociaux. Depuis début octobre, nous avons déjà hébergé 55 personnes dont 26 enfants ! Nous sommes désormais contraints de refuser des demandes.

Nous avons donc plus que jamais besoin de vous. C’est un cri d’alarme que nous poussons.

Retrouvez toutes les modalités pour faire un don à notre association ou nous rejoindre >ici< .

Nous vous rappelons que vous pouvez aussi devenir famille d’accueil.

Merci par avance !

Le Phénix fête ses 7 ans et son 300e entraînement !

Depuis le premier entraînement le 18 mars 2017, que de chemin(s) parcouru(s) par le Phénix ! Passant du petit terrain de handball du stade des Chantiers au synthétique de Porchefontaine, avant d’émigrer sur stabilisé de Sans-Souci pour arriver enfin au terrain de Jussieu, les footballeurs venus de tous les horizons auront connu toutes les enceintes sportives de Versailles. Entre 500 et 600 joueurs sont restés fidèles autant que leur permettaient les aléas de leur vie d’exilés. Grâce à eux, à leur volonté de se retrouver tous ensemble chaque week-end, le Phénix vient de fêter le même jour ses 7 ans et son 300e entraînement. Pour relater cet événement, le journal Toutes les Nouvelles est venu faire un reportage et le journaliste Emmanuel Fèvre a publié un bel article le 20 mars 2024. Le voici, in extenso.

300e entrai­ne­ment pour l’équipe de foot des Phé­nix

C’est un moment de foot­ball heb­do­ma­daire, chaque dimanche, sur le stade de Jus­sieu, pour une tren­taine de joueurs issus de la migra­tion. Un temps fra­ter­nel, autour du sport, orches­tré par Pas­cal Mou­neyres et l’asso­cia­tion Voi­sins Soli­daires Ver­sailles.

Depuis mars 2017
De 14h30 à 18h échauf­fe­ments, exer­cices et matchs s’enchainent. Dimanche 17 mars était un moment par­ti­cu­lier. Mal­gré le temps maus­sade, le Rama­dan, ils étaient nom­breux à avoir tenu à mar­quer cette date.


« C’est notre 300ᵉ entrai­ne­ment. Nous nous retrou­vons chaque dimanche depuis le 18 mars 2017. C’est une aven­ture incroyable, un plai­sir énorme d’être ensemble chaque semaine, de voir réunies toutes ces natio­na­li­tés dans une même équipe. Cela raconte la diver­sité de la France », confie Pas­cal Mou­neyres.

Un pro­jet porté par ce Ver­saillais et les membres du groupe Voi­sins Soli­daires Ver­sailles. « C’est une idée qui nous est venue avec Raphaël Bes­son face à l’extrême soli­tude, aux condi­tions d’héber­ge­ment dif­fi­ciles, qu’avaient les migrants sur le site des Mor­te­mets. Nous les côtoyions alors trois fois par semaine en pro­po­sant un repas chaud à l’exté­rieur. Ces per­sonnes, sou­vent jeunes, venaient du centre d’héber­ge­ment de l’INRIA, au Ches­nay ­Roc­quen­court où nous les avions accom­pa­gnés, entre novembre 2016 et février 2017, avant leur trans­fert aux Mor­te­mets », raconte Pas­cal Mou­neyres.

Entraide
À l’époque, alors que l’extrême droite ver­saillaise mani­fes­tait contre ce centre d’héber­ge­ment du Chesnay-Rocquencourt, qui accueillait une cen­taine de per­sonnes, des Ver­saillais déci­daient de les aider en créant le groupe Voi­sins Soli­daires Ver­sailles.

Dans une tra­di­tion d’entraide qui existe aussi dans la ville, des repas chauds, une assis­tance aux démarches admi­nis­tra­tive, puis ce moment de sport, étaient pro­po­sés.
Voi­sins Soli­daires Ver­sailles pour­suit ses acti­vi­tés, avec quatre pôles, culture, cours de français, héber­ge­ment d’urgence et foot­ball. « Les visites de musées, la décou­verte de la culture française, comme ce moment de sport, per­mettent un moment de res­pi­ra­tion à ces jeunes. Près de 500 ont par­ti­cipé au club des Phé­nix et cer­tains sont là depuis le début. Tous les joueurs ont des papiers, tra­vaillent ou sont en for­ma­tion et tiennent à venir sur leur temps libre, chaque dimanche, par­fois de loin, Paris et le nord des Yve­lines », se réjouit Pas­cal Mou­neyres.

Eamamudin, un des plus anciens joueurs du Phénix

Ils sont sou­da­nais, gui­néens, afghans, tibé­tain, ils arrivent par­fois sans même un maillot, peu importe, une fra­ter­nité soude le groupe et le foot­ball est un lan­gage uni­ver­sel. « Cer­tains sont tech­ni­que­ment très forts. Je me sou­viens de joueurs tibé­tains qui étaient très bons », note le capi­taine.

« Je viens de Gui­née-Cona­kry. J’aime beau­coup le foot, je suis pré­sent chaque semaine à l’entrai­ne­ment, depuis 2019. J’habite Mau­re­pas, je tiens à venir mal­gré 1h de trans­port. Les Phé­nix, c’est un moment de par­tage, d’ami­tié avec des joueurs venus de beau­coup de pays dif­fé­rents. Je tra­vaille dans le com­merce, c’est mon moment de détente », confie Sou­ley­mane, 32 ans, qui a gagné le concours de tirs au but.

A ses côtés, Ali, 27 ans : « Je viens du Sou­dan, je tra­vaille au ser­vice des espaces verts à Ver­sailles. C’est impor­tant d’être ensemble. Je tra­vaille beau­coup, avec par­fois des extras le week-end, mais j’essaie d’être pré­sent. Je fais par­tie des Phé­nix depuis 2019. »

« Je viens d’Afgha­nis­tan, j’ai 24 ans, je tra­vaille dans une entre­prise de bâti­ment, explique à son tour Eama­mu­din, 24 ans. L’entrai­ne­ment avec les Phé­nix per­met de se sen­tir moins seul. Je viens tous les dimanches depuis quatre ans. Je n’aurais jamais ima­giné jouer dans une équipe avec autant de natio­na­li­tés, dans une bonne ambiance. Nous sommes deve­nus des amis. » ///


Retrouvez 7 ans de Phénix sur le site : phenix-versailles.fr

En 2023, gardons la main tendue

Photo : Thruthseeker08 by Pixabay

Hébergement d’urgence, sorties culturelles, cours de français et club de football : les Voisins Solidaires de Versailles ont connu une année intense, durant laquelle leurs activités principales ont renforcé leurs champs d’action. Plus que jamais, notre association peut témoigner des conditions de vie difficiles en France pour les migrants, cumulant obstacles et périls de toute nature. VSV vient en aide à un nombre croissant de réfugiés en précarité absolue, souvent en butte à une hostilité administrative décourageante. Entre les dysfonctionnements de la préfecture (cf notre précédent texte) et la future loi Darmanin (le 29e texte sur l’immigration depuis 1980, celle-ci visant entre autres à « mieux expulser pour expulser plus »), il faudra sans doute reparler bientôt d’un climat qui commence à devenir tendu à Versailles et ses environs, avec une extrême droite de plus en plus offensive.

VSV n’a donc pas chômé en 2022, comme le bilan de nos activités ci-dessous le détaille. Bien entendu, nous continuerons en 2023 à être actifs, vigilants, à l’écoute, avec votre soutien, quelle qu’en soit la forme.

L’objectif du pôle Sorties culturelles est de faire découvrir la culture et le patrimoine de notre pays aux réfugiés, facilitant ainsi leur intégration. L’exercice 2022 a vu se renforcer son activité et se multiplier les projets. Invitant une dizaine de bénéficiaires à chacune d’elles, les visites ont gardé leur rythme mensuel dans des lieux prestigieux, tels le Petit Palais, le Musée d’art moderne de Paris, l’Ecole d’architecture de Paris, Spot 13 (Paris), le Musée Rodin (Meudon) ou le Château de Versailles. Pour mener leur accompagnement dans des conditions optimales, nos deux animatrices ont suivi les formations de la Mission Vivre ensemble, proposées par la Ministère de la Culture.
Elles ont conclu de nouveaux partenariats avec Cité Caritas (Versailles) et le CCAS de Buc, tout en pérennisant la collaboration originelle avec la Croix-Rouge. Depuis le début de l’année, une sortie à l’église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux (Paris) pour un concert, une visite guidée du Musée Pompidou et une soirée Partitions afghanes au Conservatoire de Versailles, ont été proposées. Sont d’ores et déjà inscrites au programme des semaines suivantes une visite des grands appartements du Château de Versailles, l’exposition Origami à l’Espace Richaud de Versailles et l’exposition Street art à la Mairie de Paris.

Notre pôle hébergement d’urgence (HU) a vécu l’année la plus dense de son existence. Jamais nous n’avons autant accueilli, jamais, semble-t-il, autant de personnes en exil ne se sont retrouvées à la rue. Comme beaucoup d’autres en France, notre département souffre d’insuffisances dans ses capacités d’hébergement institutionnelles, notamment au niveau du 115 et du SIAO. En conséquence, des associations comme la nôtre suppléent aux manques, avec des moyens privés. De plus en plus connu, le Pôle HU de VSV est sollicité par un nombre croissant d’organisations, comme Rive, la Croix-Rouge d’Elancourt, Dom’Asile, la Cimade ou encore le Secours catholique
C’est ce labeur au quotidien exigeant, difficile, mais ô combien utile, qui nous a permis en 2022 de prendre en charge de 125 personnes, dont près de 50 enfants, leur évitant de dormir à la rue, dans les gares ou aux urgences des hôpitaux. Nous aidons en priorité des femmes seules ou avec enfants, des couples, des familles, moins souvent des hommes seuls avec ou sans enfant. Elles/ils sont mis à l’abri par notre réseau d’une douzaine de familles, ou, à défaut, dans des hôtels. À noter, pour la première fois, l’apparition de mineurs non accompagnés (MNA) dans nos bilans. Après avoir déposé leur demande de prise en charge, ils ont à chaque fois scandaleusement été remis à la rue par l’Aide sociale à l’enfance des Yvelines (ASE78), en attendant que leur dossier soit traité, ce qui est illégal. Les MNA relèvent pourtant de la protection de l’enfance en danger…
En 2022, l’hébergement d’urgence de VSV a offert 3300 nuitées* dont 2638 à l’hôtel. Bien entendu, les dons de nos sympathisants sont vitaux et nous sommes toujours à la recherche de nouvelles familles hébergeantes.

*Une famille de trois personnes dans une chambre pour une nuit est comptabilisée pour trois nuitées, par exemple.

Les cours de français ont en 2022 maintenu leur rythme de deux séances par semaine, dispensées au centre de la Croix-Rouge de Trappes. Comme en 2021, les bénéficiaires sont répartis en deux niveaux, entre ceux qui savent lire, écrire et comprennent le vocabulaire simple, et les grands débutants ne maîtrisant pas l’alphabet latin. Pour les premiers, sont abordés, les thématiques de la vie courante avec du vocabulaire et des points de conjugaison et grammaire très simples : prendre rendez-vous chez le médecin, acheter un vêtement, demander son chemin, utiliser les transports en commun… Pour les seconds, la première partie du cours propose du déchiffrage/prononciation et écriture des sons. La deuxième aborde aussi une thématique du quotidien mais à un niveau plus simple : se présenter, les repas/la nourriture, les nombres, etc.
Une trentaine de demandeurs d’asile sont présents chaque semaine.

Les footballeurs du Phénix, eux, n’auront pas raccroché les crampons une seule semaine en 2022. Nulle pandémie de Covid cette année pour fermer la porte des stades, pas de météo trop capricieuse : l’équipe continue sa route avec un enthousiasme qui ne se dément pas saison après saison. Chaque dimanche, entre 25 et 35 joueurs se retrouvent sur le terrain de Jussieu, heureux de mixer les nationalités pour des matchs détonants. Originaires d’Afghanistan, du Soudan, de Guinée, du Brésil, du Maroc, du Pérou ou d’ailleurs, qu’ils habitent à Versailles ou dans les environs, ils continuent de manifester leur attachement à ce rendez-vous unique dans la région. Un match du FC Versailles en Coupe de France à Monbauron, un tournoi solidaire à Paris, une soirée au Parc des Princes ou la célébration du 200e entrainement ont été des moments forts de la cinquième année du Phénix. Hébergés par le pôle HU des Voisins solidaires, quelques mineurs ont aussi fait leur apparition sur le terrain. Nous sommes bien entendu disponibles pour des matches amicaux, et prêts à recevoir des dons d’équipements (crampons, survêts, en bon état). Voici le site du Phénix.

Pour soutenir nos actions, vous pouvez suivre ces liens pour :

  • un don sur la plateforme HelloAsso, avec votre carte bancaire (le reçu fiscal est généré automatiquement) ;

Vous pouvez également adresser un chèque à l’ordre des Voisins Solidaires de Versailles, Maison des associations et de l’emploi, 2 bis place de Touraine, 78000 Versailles, en indiquant votre adresse et la nature de votre participation (don et/ou adhésion) et pour les dons, sa destination (VSV général ou un pôle : français, football, hébergement d’urgence, sorties culturelles), sans oublier de mentionner votre adresse mail pour nous permettre de vous envoyer un reçu fiscal.

De la part des Voisins solidaires de Versailles, merci !

Contre les errements de la Préfecture

Alors qu’une nouvelle loi sur l’immigration doit être votée prochainement en France, les étrangers en demande de papiers sont en grande difficulté en Ile-de-France : l’engorgement des services de l’immigration (et leur manque de moyens), la dématérialisation des procédures administratives (il faut un ordinateur et savoir s’en servir) ne permettent plus d’assurer dans des délais raisonnables le renouvellement des titres de séjour, ni de déposer une 1ère demande d’asile post-Dublin. Il faut plus d’un an pour un ou une salarié(e) en demande de régularisation.

Il est devenu impossible de demander la naturalisation dans le 78 : le service à la sous-préfecture de Saint-Germain ne répond plus depuis six mois !

Il faut de plus déplorer un déficit criant de communication et de suivi des dossiers, un site internet confus, incomplet avec des informations périmées, et aucune réponse aux demandes d’information ou de suivi.
Ainsi, les préfectures d’Ile-de-France «fabriquent» des Sans-papiers, avec des conséquences sociales dramatiques.

Contre ces dysfonctionnements, nous vous invitons à venir nombreux au rassemblement devant la préfecture de Versailles,
1 avenue de l’Europe
mercredi 1er février 2023 à 15h.

Une délégation de neufs représentants des associations sera reçue en préfecture dès 15h15.

Cette manifestation à Versailles est à l’initiative du collectif unitaire «Bouge ta Pref» et des associations et organisations du 78 engagées dans l’aide aux étrangers, dont le collectif Ramy (réseau des associations d’aide aux migrants en Yvelines), dont fait partie VSV > en savoir plus.

Des rassemblements semblables auront lieu au même moment devant les autres préfectures d’Ile-de-France.

Nawrooz plus haut sur l’échelle

Photo Sud-Ouest/Romuald Augé

Il avait fait le choix de tenter sa chance loin de ses amis et de l’île-de-France. Nawrooz Shojaie, que les Voisins Solidaires connaissent bien depuis qu’il fut hébergé pendant deux ans au centre des Mortemets à Versailles, a gagné son pari. Parti en mars 2019 suivre une formation de couvreur en Charente-Maritime, le jeune réfugié a obtenu son diplôme, sortant même major de sa promotion. Soutenu par les Compagnons du devoir et l’association Habitat et Humanisme, celui qui a quitté l’Afghanistan en 2015 a très vite gagné la confiance d’une entreprise de l’Île de Ré spécialisée dans les chantiers de couverture et de charpente. Après avoir pris Nawrooz en apprentissage et en CDD, ses dirigeants se félicitent aujourd’hui de sa spécialité en zinguerie et lui promettent une embauche définitive. Un modèle de coopération entre les mondes professionnel et associatif, rendu possible par le courage et la détermination de Nawrooz Shojaie, Cela n’a pas échappé au quotidien Sud-Ouest, qui consacre deux pages à son histoire. 

Photo olivier-tradition.fr

L’appel aux dons a été entendu

 Photo Pexels (Pixabay)

Une bonne partie d’entre eux, au moins, seront habillés pour l’hiver. Délogés des camps de Saint-Denis, une centaine de migrants avaient été accueillis dans l’urgence courant novembre, aux Mortemets. Le nouvel opérateur du centre d’hébergement d’urgence, Caritas/le Secours Catholique, avait alors pointé leur grande précarité, notamment au niveau des vêtements. Les Voisins Solidaires de Versailles (VSV) ont aussitôt lancé un appel aux dons d’habits pour ces jeunes hommes dont la plupart allaient subir pour la première fois les rigueurs de l’hiver européen. VSV s’était alors adressé à ses adhérents et sympathisants, et avait posté l’information sur ses pages Facebook et son site internet.

Une vingtaine de villes ont réagi
La réaction publique fut instantanée : très vite des personnes que nous ne connaissions pas se sont déplacées pour déposer leur tri au point de rencontre proposé par VSV dans le quartier Richard-Mique. En provenance de Versailles, bien sûr, de toutes les localités périphériques, mais aussi de villes plus éloignées, comme Toussus-le-Noble, Coignières, les Clayes-sous-Bois, Rueil-Malmaison, Voisins-le-Bretonneux, Magny-les-Hameaux, Les Loges-en-Josas, Gif-sur-Yvette, Bièvres, La Celle-Saint-Cloud. Près de 75 personnes sensibles au sort des réfugiés et réactives pour un total de 145 sacs, cartons et valises contenant tennis, chaussures, pantalons, chemises, pulls et manteaux, mais aussi écharpes, gants et bonnets. 

 Photo Pexels (Pixabay)

Les réseaux sociaux en alerte
Un élan de générosité qui a sans doute dépassé nos attentes et a été largement amplifié par la réactivité des réseaux sociaux où le message initial a été efficacement relayé sur de nombreux sites et pages Facebook. Citons la Maison des associations de Versailles, Mon Versailles, le Centre Huit, Ecorelais de Marnes-la-Coquette, Citoyens de Saint-Cyr-L’École, Tu sais que tu viens de La Celle-Saint-Cloud quand…, Domaine de Beauregard à La Celle-Saint-Cloud, Notre point commun le Chesnay-Rocquencourt, Versailles pour tous, Rueil-Malmaison – Sans censure, Groupe de soutien hôpitaux Poincaré/A.-Paré/A.-Mignot/Foch, l’agence Terralto, Au Cœur de Rueil-Malmaison, Rueil-Malmaison entre nous, Groupe de Rueil-Malmaison, Agir ensemble pour plus de solidarité, Tu sais que tu viens du Chesnay quand.., Versailles entraide, Troc ou donne Versailles/Viroflay/ Le Chesnay, les Petites Versaillaises, Buc ma ville, Buc a la parole, Le Lien Yvelines, Soroptimist Versailles… 

Les dons sont encore possibles, mais uniquement en taille S ou M, toujours pour des vêtements d’hiver pour les hommes. Contact :

Les Voisins Solidaires de Versailles remercient tous ceux qui les ont soutenus et souhaitent une bonne année, pleine d’initiatives et d’actions fortes, à toutes et tous.