Le samedi 20 septembre, VSV et son pôle des sorties culturelles ont organisé leur fête annuelle, regroupant les bénéficiaires de leurs différents partenaires : Cité Caritas (Versailles), InfoSoins (Versailles), SOS Accueil (Saint-Cyr) et la Croix-Rouge (Trappes). Près de 60 personnes, parmi lesquelles des joueurs de l’équipe de foot du Phénix, étaient présentes malgré la pluie. Au programme, un pique-nique, la découverte des métiers d’artisanat de Campus Versailles, une balade dans la Galerie des carrosses, le spectacle La voie de l’écuyère, chorégraphié par Bartabas pour l’Académie Équestre de Versailles, et la visite de la Grande écurie. Une journée de partage et de bonne humeur, que l’hebdomadaire Toutes les nouvelles a retracé dans son édition du mercredi 08 octobre.
Depuis la mi-décembre 2024, 300 migrants sans toit du collectif des Jeunes du parc de Belleville occupent la Gaité Lyrique, célèbre lieu culturel parisien. Un certain nombre d’entre eux sont des mineurs. Se renvoyant la balle, la Ville de Paris et l’État refusent de leur proposer toute solution et misent sur le pourrissement de la situation. Lundi 20 janvier, Donald Trump signait des décrets ahurissants contre les migrations et montait d’un cran dans son hystérie anti-étrangers. En France, quelques jours plus tard, le ministre de l’Intérieur, pas en reste, durcissait les règles de régularisation des sans-papiers. En flirtant avec les idées d’extrême droite, Bruno Retailleau va briser nombre de destinées déjà en sursis. Ces trois exemples récents le montrent : l’exilé est le point de focalisation des politiques déliquescentes. C’est lui que l’on désigne, que l’on conspue et que l’on bloque quand on cherche un bouc émissaire pour nourrir un prétendu malaise identitaire qui plomberait le monde. La précarité des migrants, qui représentent l’inconnu, l’aventure, le mystère des vies nomades, arrange en fait beaucoup du monde. Plus on méconnait celui que l’on se choisit comme ennemi, plus on peut l’affubler de toutes les tares, de tous les oripeaux. Pratique, pour rassembler un électorat. Nous, aux Voisins solidaires de Versailles, nous savons que d’autres politiques sont possibles. Celles et ceux que nous côtoyons depuis plus de huit ne nous ont jamais démenti dans notre engagement. Nous nous faisons, en toute connaissance de cause(s), les défenseurs d’autres mentalités, d’autres approches. Pour nos quatre pôles d’activités, 2024 fut une année bien remplie. Nous sommes prêts pour 2025, et nous ne nous arrêterons pas en chemin, même si le paysage change en cours de route.
L’hébergement, en urgence maximale D’année en année, les tendances se confirment et jamais les courbes ne s’inversent : la précarité augmente de façon continue. Jamais notre pôle hébergement d’urgence (HU) n’a recueilli autant de personnes à la rue. Avec 82 enfants, 79 femmes et 19 hommes (les conjoints) pris en charge en 2024, nos tableurs explosent. Un total de 180 nouveaux bénéficiaires… contre 65 en 2019. Face au défi des réfugiés sans abri, les pouvoirs publics manquent toujours de solutions. « Cette situation s’est encore amplifiée en 2024 par l’absence d’ouverture de structures d’accueil hivernales et par la baisse des budgets alloués par l’état français à l’hébergement d’urgence », constate Jacques-Yves Becquart, responsable du pôle. Les services sociaux, le SIAO et le 115 ne semblent plus pouvoir assurer leurs missions dans des conditions décentes et apparaissent vite saturés. De plus en plus sollicités par des associations, paroisses ou organismes, de la Cimade à Rive, en passant par la Croix-Rouge ou Dom’Asile, les Voisins Solidaires de Versailles ont augmenté leur nombre de nuitées* (5 413 en 2025, dont 2745 en hôtel, soit près de 35 % en plus en un an). HU (où œuvrent aussi Marie-Renée Kobilinsky, Philippe Domergue et Bruno Bonfante) s’appuie aussi sur son très estimable réseau de familles hébergeantes. 23 d’entre elles ont contribué cette année. Bien entendu, VSV encourage toutes les bonnes volontés à nous rejoindre… *Une famille de trois personnes dans une chambre pour une nuit est comptabilisée trois nuitées.
Sorties culturelles : les bienfaits de l’art Pour une personne en exil, trouver un toit s’avère une étape cruciale et souvent dramatique. Mais d’autres opportunités peuvent la faire basculer pour quelques heures sur un versant plus lumineux de son parcours. Découvrir la culture et le patrimoine hexagonaux, penser « art » pendant un demi-journée, c’est ce que propose notre pôle Sorties culturelles à des bénéficiaires issus de plusieurs structures (Caritas, la Croix-Rouge, Infosoins et notre nouveau partenaire Alteralia). En 2024, Catherine Foucaud-Scheunemann et Catherine Ribout ont accompagné 308 personnes au château de Versailles, au Louvre, à Orsay, au quai Branly ou au musée Rodin… Une « carte de visites » prestigieuse qui s’est étoffée lors de 36 sorties ou ateliers, soit une moyenne très appréciable de trois par mois. Deux initiatives ont particulièrement marqué les esprits : en juin, un grand pique-nique dans les jardins du Château de Versailles avec la découverte des Grandes Eaux musicales ; en novembre, une visite guidée des chefs-d’œuvre du Louvre. Deux moments de grand partage pour, à chaque fois, plus de 40 personnes.. Plus que jamais, nous sommes persuadés que, elles aussi, ont droit à un accès au meilleur de notre pays.
Des cours majuscules Autre étape décisive pour les demandeurs d’asile et les réfugiés, l’apprentissage de la langue. Depuis leur apparition en 2016, les Voisins Solidaires de Versailles apportent leur aide avec des cours de français circonstanciés et toujours bienveillants. Grâce à Lucie Amboise, les leçons se sont poursuivies tout au long de 2024, à raison d’une fois par semaine, dans les locaux de la Croix-Rouge de Trappes. Une belle régularité qui s’est répercutée chez un certain nombre de bénéficiaires, toujours au rendez-vous. « Ils ont su créer des liens entre eux, du coup les cours sont très agréables, raconte Lucie. J’arrive à augmenter progressivement la complexité des contenus, ce qui est très bon signe pour eux. Ils sont très en demande, donc je leur donne souvent des “devoirs” à faire à la maison. Quand ils me font part d’un besoin spécifique, j’adapte mon contenu pour répondre à leurs attentes.» Quelle meilleure pédagogie que celle qui se fonde sur l’échange ?
Le Phénix se dédouble Pour le Phénix, comme une balle au fond des filets, tout roule. Les joueurs (une vingtaine en moyenne) se retrouvent toujours chaque week-end sur le terrain du quartier versaillais de Jussieu : en 2024, absolument tous les dimanches furent cochés sur le calendrier, quelle qu’en soit la météo. Il a même fallu refréner les ardeurs de certains lorsque des orages ont tonné au-dessus du stade… Pour les joueurs coachés par Pascal Mouneyres (par ailleurs président de VSV), 2024 fut une année plutôt festive. En mars, le Phénix célébrait ses sept ans d’existence et son 300e entrainement avec son fameux concours de tirs au buts, déjà testé pour les 100e et 200e. Au vainqueur : deux places pour un match du PSG au Parc des Princes. En été, le Phénix retrouvait… un Phénix n°2, en fait un nouveau club fondé par certains de nos anciens joueurs, en majorité soudanais et habitant dorénavant du côté de Trappes. Deux matches fratricides mais dans la bonne humeur et le plaisir de se retrouver. Et cet automne, nous nous réjouissions du retour sur les terrains de Salim et Rudy, deux blessés graves en 2023. Nous avons craint pour eux, mais ils sont bien là. En football, rien n’est jamais acquis, rien n’est jamais fini : définitivement un sport de mouvement(s).
Salim et Rudy
En attendant que l’orage passe…
Pour soutenir nos actions, vous pouvez suivre ces liens pour effectuer, sur la plateforme HelloAsso, avec votre carte bancaire : – un don ; – une adhésion. Vous pouvez également adresser un chèque à l’ordre des Voisins Solidaires de Versailles, Maison des associations et de l’emploi, 2 bis place de Touraine, 78000 Versailles, en indiquant votre adresse et la nature de votre participation (don et/ou adhésion), sans oublier de mentionner votre adresse mail pour nous permettre de vous envoyer un reçu fiscal.
À l’approche de l’hiver, les demandes d’hébergement de femmes et enfants à la rue explosent dans une proportion bien supérieure aux années précédentes et nos finances sont désormais sous tension. Nous remercions vivement ceux qui ont déjà contribué cette année à nos actions, mais nous sommes encore loin de couvrir nos besoins. Nous risquons de ne pouvoir continuer nos hébergements à l’hôtel au-delà de la mi-janvier. Nous serions alors au regret de remettre ou de laisser les personnes à la rue.
Pourquoi cette situation ? Face à une forte augmentation du nombre de personnes en précarité absolue, les services de l’Etat n’ont pas augmenté leurs capacités d’accueil et sont déjà saturés. Au Département, les coupes budgétaires et les suppressions de postes ont des répercussions sur des associations de plus en plus sollicitées par les services sociaux. Depuis début octobre, nous avons déjà hébergé 55 personnes dont 26 enfants ! Nous sommes désormais contraints de refuser des demandes.
Nous avons donc plus que jamais besoin de vous. C’est un cri d’alarme que nous poussons.
Retrouvez toutes les modalités pour faire un don à notre association ou nous rejoindre >ici< .
Nous vous rappelons que vous pouvez aussi devenir famille d’accueil.
Au cœur de VSV, les activités culturelles occupent une place importante. Sorties avec nos publics et formations des bénévoles s’appuient, pour beaucoup, sur les actions de la Mission Vivre ensemble (MVE). Au travers de cette initiative du ministère de la Culture, cinquante établissements publics mutualisent leurs ressources pour aller à la rencontre des personnes peu familières des institutions culturelles dont les migrants et les réfugiés.
Du 22 au 27 avril 2024, Catherine Ribout et Catherine Foucaud-Scheunemann, toutes deux relais culturels de VSV, étaient invitées aux vingt ans de la MVE et de la Réunion des établissements culturels pour l’accessibilité (Reca).
Des visites variées Au Musée du Quai Branly – Jacques Chirac, dans le cadre des Journées solidaires organisées à cette occasion, nos deux relais et leurs publics ont bénéficié de visites guidées sur le thème de la fête : mardi pour C. Ribout et les personnes d’InfoSoins, samedi pour C. Foucaud-Scheunemann et les bénéficiaires de la Croix-Rouge (Trappes) et d’Alteralia (Buc).
Une rencontre des plus inattendues Quelle ne fut pas la surprise d’un de nos invités qui a retrouvé là un ami d’enfance. Dans le cadre du projet des « points témoins » que mènent le musée du Quai Branly et la Halte humanitaire de la Fondation de l’Armée du Salut, celui-ci présentait au public un bijou d’Afghanistan. Le monde est petit, direz-vous ! Tout est relatif quand on sait que Kaboul-Paris, ce sont quelque 5 000 km...
Au château de Versailles, vendredi, Catherine Ribout a participé à une visite guidée des jardins et bosquets, réservée aux relais culturels. Elle a ensuite retrouvé les bénéficiaires de Cités Caritas et InfoSoins pour une représentation de soundpainting, avec Walter Thompson, créateur de ce langage gestuel permettant une performance musicale.
Des échanges autour de nos pratiques Jeudi, une journée professionnelle à la Cité des sciences et de l’industrie rassemblait les chefs des établissements culturels, le ministère de la Culture, les correspondants et les relais culturels partenaires. Au programme, des espaces thématiques, des interventions des établissements et des ateliers. Catherine Foucaud-Scheunemann et Catherine Ribout y ont découvert de nouvelles possibilités de sorties, elles ont pu témoigner de leurs expériences et échanger avec les acteurs et actrices des établissements de la MVE/RECA. Deux tables rondes, organisées le même jour et le lendemain au musée du Quai Branly, leur ont également permis de partager leur réflexion sur les activités culturelles destinées aux publics qui en sont peu familiers. Comment les musées intègrent-ils ces publics ? Quelles formations et ressources offrent-ils aux relais culturels ? En quoi les sorties culturelles peuvent-elles contribuer à la réussite d’un parcours d’intégration des personnes réfugiées ? Comment faire en sorte que les institutions culturelles soient perçues comme des lieux de bien-être, de repère et d’insertion ? Telles furent quelques-unes des questions auxquelles les intervenants ont cherché à répondre dans le cadre d’un échange riche avec le public dont nous étions.
Depuis le premier entraînement le 18 mars 2017, que de chemin(s) parcouru(s) par le Phénix ! Passant du petit terrain de handball du stade des Chantiers au synthétique de Porchefontaine, avant d’émigrer sur stabilisé de Sans-Souci pour arriver enfin au terrain de Jussieu, les footballeurs venus de tous les horizons auront connu toutes les enceintes sportives de Versailles. Entre 500 et 600 joueurs sont restés fidèles autant que leur permettaient les aléas de leur vie d’exilés. Grâce à eux, à leur volonté de se retrouver tous ensemble chaque week-end, le Phénix vient de fêter le même jour ses 7 ans et son 300e entraînement. Pour relater cet événement, le journal Toutes les Nouvelles est venu faire un reportage et le journaliste Emmanuel Fèvre a publié un bel article le 20 mars 2024. Le voici, in extenso.
300e entrainement pour l’équipe de foot des Phénix
C’est un moment de football hebdomadaire, chaque dimanche, sur le stade de Jussieu, pour une trentaine de joueurs issus de la migration. Un temps fraternel, autour du sport, orchestré par Pascal Mouneyres et l’association Voisins Solidaires Versailles.
Depuis mars 2017 De 14h30 à 18h échauffements, exercices et matchs s’enchainent. Dimanche 17 mars était un moment particulier. Malgré le temps maussade, le Ramadan, ils étaient nombreux à avoir tenu à marquer cette date.
« C’est notre 300ᵉ entrainement. Nous nous retrouvons chaque dimanche depuis le 18 mars 2017. C’est une aventure incroyable, un plaisir énorme d’être ensemble chaque semaine, de voir réunies toutes ces nationalités dans une même équipe. Cela raconte la diversité de la France », confie Pascal Mouneyres.
Un projet porté par ce Versaillais et les membres du groupe Voisins Solidaires Versailles. « C’est une idée qui nous est venue avec Raphaël Besson face à l’extrême solitude, aux conditions d’hébergement difficiles, qu’avaient les migrants sur le site des Mortemets. Nous les côtoyions alors trois fois par semaine en proposant un repas chaud à l’extérieur. Ces personnes, souvent jeunes, venaient du centre d’hébergement de l’INRIA, au Chesnay Rocquencourt où nous les avions accompagnés, entre novembre 2016 et février 2017, avant leur transfert aux Mortemets », raconte Pascal Mouneyres.
Entraide À l’époque, alors que l’extrême droite versaillaise manifestait contre ce centre d’hébergement du Chesnay-Rocquencourt, qui accueillait une centaine de personnes, des Versaillais décidaient de les aider en créant le groupe Voisins Solidaires Versailles.
Dans une tradition d’entraide qui existe aussi dans la ville, des repas chauds, une assistance aux démarches administrative, puis ce moment de sport, étaient proposés. Voisins Solidaires Versailles poursuit ses activités, avec quatre pôles, culture, cours de français, hébergement d’urgence et football. « Les visites de musées, la découverte de la culture française, comme ce moment de sport, permettent un moment de respiration à ces jeunes. Près de 500 ont participé au club des Phénix et certains sont là depuis le début. Tous les joueurs ont des papiers, travaillent ou sont en formation et tiennent à venir sur leur temps libre, chaque dimanche, parfois de loin, Paris et le nord des Yvelines », se réjouit Pascal Mouneyres.
Eamamudin, un des plus anciens joueurs du Phénix
Ils sont soudanais, guinéens, afghans, tibétain, ils arrivent parfois sans même un maillot, peu importe, une fraternité soude le groupe et le football est un langage universel. « Certains sont techniquement très forts. Je me souviens de joueurs tibétains qui étaient très bons », note le capitaine.
« Je viens de Guinée-Conakry. J’aime beaucoup le foot, je suis présent chaque semaine à l’entrainement, depuis 2019. J’habite Maurepas, je tiens à venir malgré 1h de transport. Les Phénix, c’est un moment de partage, d’amitié avec des joueurs venus de beaucoup de pays différents. Je travaille dans le commerce, c’est mon moment de détente », confie Souleymane, 32 ans, qui a gagné le concours de tirs au but.
A ses côtés, Ali, 27 ans : « Je viens du Soudan, je travaille au service des espaces verts à Versailles. C’est important d’être ensemble. Je travaille beaucoup, avec parfois des extras le week-end, mais j’essaie d’être présent. Je fais partie des Phénix depuis 2019. »
« Je viens d’Afghanistan, j’ai 24 ans, je travaille dans une entreprise de bâtiment, explique à son tour Eamamudin, 24 ans. L’entrainement avec les Phénix permet de se sentir moins seul. Je viens tous les dimanches depuis quatre ans. Je n’aurais jamais imaginé jouer dans une équipe avec autant de nationalités, dans une bonne ambiance. Nous sommes devenus des amis. » ///
Le journal Toutes les Nouvelles vient de distinguer les Voisins Solidaires de Versailles en désignant son président, Pascal Mouneyres, comme l’une des 30 personnalités de l’année. Avec le concours “Qui sera votre Yvelinois(e) de l’année ?”, l’hebdomadaire propose au public de voter pour son favori parmi la sélection. Celui ou celle qui remportera le plus de suffrages se verra offrir une belle exposition médiatique, avec un portrait d’une page amplement relayé. Si vous souhaitez soutenir les réfugiés et les activités des Voisins solidaires de Versailles, vous pouvez voter très simplement en cliquant sur ce lien puis en glissant jusqu’au candidat n° 12, avant de valider votre choix tout en bas de la page avec “envoyer”. La date limite du vote est le 31 décembre à minuit. Résultat dans l’édition du 13 janvier. Merci d’avance !
La rentrée pour Les Voisins Solidaires de Versailles débute dès ce samedi 9 septembre avec le Forum des associations de notre ville. Nous serons présents stand B17 du secteur “Solidarité” entre 10h et 18h. C’est avec plaisir que nous vous accueillerons avenue de Paris pour dialoguer avec vous, parler de notre actualité et de nos projets. A samedi !
Samedi 15 avril 2023, les Voisins Solidaires de Versailles seront au nombre des acteurs de l’événement consacré aux personnes migrantes et à leur rencontre, et qui se déroulera à la salle des fêtes de la mairie de Versailles.
À partir de 14h, une conférence sera donnée par Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité et ancien directeur de l’OFPRA. Elle sera suivie d’ateliers et de temps d’échanges avec des personnes migrantes et des associations (VSV, CCFD-Terre solidaire, La Cimade, RESF, AMD Yvelines, Secours Catholique). Les ateliers détailleront le parcours d’un migrant depuis son pays natal jusqu’à son intégration en France.
Le samedi 15 avril, de 14h à 18h , venez à la rencontre des réfugiés !
Hébergement d’urgence, sorties culturelles, cours de français et club de football : les Voisins Solidaires de Versailles ont connu une année intense, durant laquelle leurs activités principales ont renforcé leurs champs d’action. Plus que jamais, notre association peut témoigner des conditions de vie difficiles en France pour les migrants, cumulant obstacles et périls de toute nature. VSV vient en aide à un nombre croissant de réfugiés en précarité absolue, souvent en butte à une hostilité administrative décourageante. Entre les dysfonctionnements de la préfecture (cf notre précédent texte) et la future loi Darmanin (le 29e texte sur l’immigration depuis 1980, celle-ci visant entre autres à «mieux expulser pour expulser plus »), il faudra sans doute reparler bientôt d’un climat qui commence à devenir tendu à Versailles et ses environs, avec une extrême droite de plus en plus offensive.
VSV n’a donc pas chômé en 2022, comme le bilan de nos activités ci-dessous le détaille. Bien entendu, nous continuerons en 2023 à être actifs, vigilants, à l’écoute, avec votre soutien, quelle qu’en soit la forme.
L’objectif du pôle Sorties culturelles est de faire découvrir la culture et le patrimoine de notre pays aux réfugiés, facilitant ainsi leur intégration. L’exercice 2022 a vu se renforcer son activité et se multiplier les projets. Invitant une dizaine de bénéficiaires à chacune d’elles, les visites ont gardé leur rythme mensuel dans des lieux prestigieux, tels le Petit Palais, le Musée d’art moderne de Paris, l’Ecole d’architecture de Paris, Spot 13 (Paris), le Musée Rodin (Meudon) ou le Château de Versailles. Pour mener leur accompagnement dans des conditions optimales, nos deux animatrices ont suivi les formations de la Mission Vivre ensemble, proposées par la Ministère de la Culture. Elles ont conclu de nouveaux partenariats avec Cité Caritas (Versailles) et le CCAS de Buc, tout en pérennisant la collaboration originelle avec la Croix-Rouge. Depuis le début de l’année, une sortie à l’église Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux (Paris) pour un concert, une visite guidée du Musée Pompidou et une soirée Partitions afghanes au Conservatoire de Versailles, ont été proposées. Sont d’ores et déjà inscrites au programme des semaines suivantes une visite des grands appartements du Château de Versailles, l’exposition Origami à l’Espace Richaud de Versailles et l’exposition Street art à la Mairie de Paris.
Photos : VSV
Notre pôle hébergement d’urgence (HU) a vécu l’année la plus dense de son existence. Jamais nous n’avons autant accueilli, jamais, semble-t-il, autant de personnes en exil ne se sont retrouvées à la rue. Comme beaucoup d’autres en France, notre département souffre d’insuffisances dans ses capacités d’hébergement institutionnelles, notamment au niveau du 115 et du SIAO. En conséquence, des associations comme la nôtre suppléent aux manques, avec des moyens privés. De plus en plus connu, le Pôle HU de VSV est sollicité par un nombre croissant d’organisations, comme Rive, la Croix-Rouge d’Elancourt, Dom’Asile, la Cimade ou encore le Secours catholique C’est ce labeur au quotidien exigeant, difficile, mais ô combien utile, qui nous a permis en 2022 de prendre en charge de 125 personnes, dont près de 50 enfants, leur évitant de dormir à la rue, dans les gares ou aux urgences des hôpitaux. Nous aidons en priorité des femmes seules ou avec enfants, des couples, des familles, moins souvent des hommes seuls avec ou sans enfant. Elles/ils sont mis à l’abri par notre réseau d’une douzaine de familles, ou, à défaut, dans des hôtels. À noter, pour la première fois, l’apparition de mineurs non accompagnés (MNA) dans nos bilans. Après avoir déposé leur demande de prise en charge, ils ont à chaque fois scandaleusement été remis à la rue par l’Aide sociale à l’enfance des Yvelines (ASE78), en attendant que leur dossier soit traité, ce qui est illégal. Les MNA relèvent pourtant de la protection de l’enfance en danger… En 2022, l’hébergement d’urgence de VSV a offert 3300 nuitées* dont 2638 à l’hôtel. Bien entendu, les dons de nos sympathisants sont vitaux et nous sommes toujours à la recherche de nouvelles familles hébergeantes.
*Une famille de trois personnes dans une chambre pour une nuit est comptabilisée pour trois nuitées, par exemple.
Photos : Luca de Pixabay et VSV
Les cours de français ont en 2022 maintenu leur rythme de deux séances par semaine, dispensées au centre de la Croix-Rouge de Trappes. Comme en 2021, les bénéficiaires sont répartis en deux niveaux, entre ceux qui savent lire, écrire et comprennent le vocabulaire simple, et les grands débutants ne maîtrisant pas l’alphabet latin. Pour les premiers, sont abordés, les thématiques de la vie courante avec du vocabulaire et des points de conjugaison et grammaire très simples : prendre rendez-vous chez le médecin, acheter un vêtement, demander son chemin, utiliser les transports en commun… Pour les seconds, la première partie du cours propose du déchiffrage/prononciation et écriture des sons. La deuxième aborde aussi une thématique du quotidien mais à un niveau plus simple : se présenter, les repas/la nourriture, les nombres, etc. Une trentaine de demandeurs d’asile sont présents chaque semaine.
Les footballeurs du Phénix, eux, n’auront pas raccroché les crampons une seule semaine en 2022. Nulle pandémie de Covid cette année pour fermer la porte des stades, pas de météo trop capricieuse : l’équipe continue sa route avec un enthousiasme qui ne se dément pas saison après saison. Chaque dimanche, entre 25 et 35 joueurs se retrouvent sur le terrain de Jussieu, heureux de mixer les nationalités pour des matchs détonants. Originaires d’Afghanistan, du Soudan, de Guinée, du Brésil, du Maroc, du Pérou ou d’ailleurs, qu’ils habitent à Versailles ou dans les environs, ils continuent de manifester leur attachement à ce rendez-vous unique dans la région. Un match du FC Versailles en Coupe de France à Monbauron, un tournoi solidaire à Paris, une soirée au Parc des Princes ou la célébration du 200e entrainement ont été des moments forts de la cinquième année du Phénix. Hébergés par le pôle HU des Voisins solidaires, quelques mineurs ont aussi fait leur apparition sur le terrain. Nous sommes bien entendu disponibles pour des matches amicaux, et prêts à recevoir des dons d’équipements (crampons, survêts, en bon état). Voici le site du Phénix.
Pour soutenir nos actions, vous pouvez suivre ces liens pour :
un don sur la plateforme HelloAsso, avec votre carte bancaire (le reçu fiscal est généré automatiquement) ;
Vous pouvez également adresser un chèque à l’ordre des Voisins Solidaires de Versailles, Maison des associations et de l’emploi, 2 bis place de Touraine, 78000 Versailles, en indiquant votre adresse et la nature de votre participation (don et/ou adhésion) et pour les dons, sa destination (VSV général ou un pôle : français, football, hébergement d’urgence, sorties culturelles), sans oublier de mentionner votre adresse mail pour nous permettre de vous envoyer un reçu fiscal.
De la part des Voisins solidaires de Versailles, merci !
Alors qu’une nouvelle loi sur l’immigration doit être votée prochainement en France, les étrangers en demande de papiers sont en grande difficulté en Ile-de-France : l’engorgement des services de l’immigration (et leur manque de moyens), la dématérialisation des procédures administratives (il faut un ordinateur et savoir s’en servir) ne permettent plus d’assurer dans des délais raisonnables le renouvellement des titres de séjour, ni de déposer une 1ère demande d’asile post-Dublin. Il faut plus d’un an pour un ou une salarié(e) en demande de régularisation.
Il est devenu impossible de demander la naturalisation dans le 78 : le service à la sous-préfecture de Saint-Germain ne répond plus depuis six mois !
Il faut de plus déplorer un déficit criant de communication et de suivi des dossiers, un site internet confus, incomplet avec des informations périmées, et aucune réponse aux demandes d’information ou de suivi. Ainsi, les préfectures d’Ile-de-France «fabriquent» des Sans-papiers, avec des conséquences sociales dramatiques.
Contre ces dysfonctionnements, nous vous invitons à venir nombreux au rassemblement devant la préfecture de Versailles, 1 avenue de l’Europe mercredi 1er février 2023 à 15h.
Une délégation de neufs représentants des associations sera reçue en préfecture dès 15h15.
Cette manifestation à Versailles est à l’initiative du collectif unitaire «Bouge ta Pref» et des associations et organisations du 78 engagées dans l’aide aux étrangers, dont le collectif Ramy (réseau des associations d’aide aux migrants en Yvelines), dont fait partie VSV > en savoir plus.
Des rassemblements semblables auront lieu au même moment devant les autres préfectures d’Ile-de-France.