En cette fin novembre 2019, l’équipe des ateliers de français des Voisins Solidaires de Versailles fête la 200e. En deux et demi, cela fait deux cents fois que un.e à trois bénévoles se déplacent au centre Croix Rouge des Mortemets à Versailles pour rencontrer les migrants et réfugiés. Retrouvez ci-dessous l’histoire de ces ateliers, par Valérie, fondatrice et responsable.
Dans la petite salle aux murs blancs couverts de dessins, de photos et de pages imprimées, une quinzaine de jeunes réfugiés sont plongés dans leur cahier. Sur les pages, le vocabulaire illustré égrène les directions, le nom des commerces et des repères visuels de la ville : la boulangerie, le restaurant, le supermarché, le feu, le passage piéton, le parc, …
Samedi 19 janvier 2019, lors du 132e cours de français de VSV pour les réfugiés résidents du centre d’accueil de la Croix-Rouge de Versailles
Aujourd’hui, la leçon s’intitule « Demander son chemin ». Les quinze réfugiés se concentrent sur les mots et répètent les phrases, inlassablement. Comprendre et se faire comprendre est leur saint Graal. C’est pourquoi chaque exemple de la vie quotidienne est un sujet de leçon de français.
Les cours de français par Les Voisins Solidaires de Versailles sont nés en mai 2017 de l’intérêt de ces jeunes pour améliorer leur communication en français et de leurs questions incessantes sur le vocabulaire et les tournures de la langue. Nous avons alors mis en place des rendez-vous bihebdomadaires pour répondre à cette attente ; car apprendre la langue du pays d’accueil est, bien entendu, l’une des premières clés de l’intégration.
Les cours ont lieu deux fois par semaine, avec, régulièrement, des groupes de niveaux. Les participants reçoivent un cahier, un stylo et, à chaque cours, les fiches et les exercices correspondants au thème. Quel que soit leur niveau de français, quel que soit leur niveau de scolarisation, quel que soit leur rythme d’apprentissage, nous les accompagnons dans l’acquisition du français oral et écrit. Et parce que la langue est partie intégrante de la culture, chaque séquence de cours est aussi l’occasion d’expliquer les codes et les habitudes des Français. Les jeunes réfugiés, toujours attentifs et concentrés, deviennent alors curieux de connaître le système éducatif français, le concept de la laïcité ou bien aussi des thématiques plus anecdotiques comme l’histoire de la galette des rois. Et eux nous apprennent, ou nous rappellent, combien « aller à l’école » est une chance – qui n’est pas forcément donnée à tout le monde. Le savoir est la seule chose qui se multiplie quand on la partage.
Vous voulez participer ou nous aider à construire ses ateliers ? Vous êtes les bienvenus, n’hésitez pas à nous contacter.