À pied de Rennes à Versailles, en passant par Fougère, Alençon ou Dreux. Nul n’aura besoin de comptabiliser les kilomètres effectués par les sans-papiers et les migrants de la Marche des solidarités pour mesurer leur courage. Les Voisins Solidaires de Versailles (VSV) qui les ont accueillis mercredi 14 octobres sur leurs parcours vers Paris peuvent témoigner de leur détermination à faire valoir leurs droits (régularisations, fermeture des centres administratifs de rétention, conditions d’accueil améliorées…).
Après les manifestations parisiennes du 30 mai et du 20 juin dernier – non autorisées par les autorités – l’acte III de cette mobilisation sans précédent s’est déployé à travers toute la France, avec des départs pédestres de Marseille, Strasbourg, Le Havre, Lille… En partenariat avec le réseau AMY, les bénévoles de VSV ont invité la “marche ouest” pour un déjeuner à l’air libre, qui s’est tenu aux Mortemets, à proximité du centre HUDA géré par la Croix-Rouge. Plus de 80 personnes au total ont partagé soupes, marmites, tartes et viennoiseries dans le respect des consignes sanitaires (masques et distances). L’occasion aussi de laisser ces voyageurs inédits raconter leur périple et s’étonner de “toutes ces associations et personnes qui nous ont aidés depuis notre départ”. Le groupe avait au préalable manifesté devant la préfecture avant de rejoindre l’allée des Mortemets escorté par la police, sans tension particulière malgré le ralentissement de la circulation en ville et aux abords du Château.
Un moment fort pour toutes et tous, mais trop court, car les sans-papiers bretons reprenaient aussitôt la route pour près de douze kilomètres avec un rassemblement prévu à 18 h devant le sinistre centre de rétention de Plaisir, avant de passer la nuit à Coignières. Ils étaient bien évidemment présents samedi 17 place de la République – comme VSV – pour la marche finale et la convergence de tous, – autorisées celles-ci – qui a rassemblé plusieurs (dizaines de ?) milliers de personnes. Prévue jusqu’à l’Elysée mais sans réel espoir d’y arriver, la très pacifique manifestation a été stoppée sèchement par les forces de l’ordre place Estienne d’Orves, dans le 9ème arrondissement. Mais où les sans-papiers s’arrêteront-ils vraiment ?